La question revient souvent.
Pourquoi des femmes ? Pourquoi ces lieux désertés, abîmés, silencieux ?
La réponse n’est ni provocante, ni décorative. Elle est intime, artistique, et profondément humaine.


La femme comme présence dans le vide
Un lieu abandonné est un espace privé de fonction, de mouvement, de voix.
Y placer un corps féminin, ce n’est pas le remplir — c’est le révéler.
La présence humaine redonne une échelle au lieu. Elle permet de ressentir sa taille, son poids, son histoire. Le corps devient un point d’ancrage, un repère émotionnel dans un espace figé.
La femme n’est pas un sujet posé dans un décor. Elle est une présence fragile, vivante, qui dialogue avec ce qui reste.
Corps et murs : des cicatrices communes
Les murs fissurés, les peintures écaillées, les sols brisés portent les marques du temps.
Les corps aussi.
Photographier une femme dans un lieu abandonné, c’est mettre en regard deux formes de vulnérabilité.
Ce n’est pas l’opposition entre beauté et ruine, mais une résonance.
Il n’y a rien à réparer. Rien à masquer.
Juste à regarder ce qui est là, avec honnêteté.
Une féminité loin des codes
Je ne cherche pas à embellir, séduire ou lisser.
Dans ces lieux, la féminité se détache des injonctions. Elle devient silencieuse, parfois dure, parfois douce, toujours vraie. Le regard compte plus que la pose. L’attitude plus que le vêtement.
Loin des studios et des décors maîtrisés, quelque chose de brut apparaît. Et c’est souvent là que l’émotion naît.
Le lieu comme amplificateur émotionnel
Un lieu vivant impose un cadre.
Un lieu abandonné laisse de l’espace.
Dans ce vide, les émotions prennent plus de place. La solitude, la force, la mélancolie, la présence deviennent visibles sans avoir besoin d’être jouées.
La femme n’interprète pas un rôle. Elle est.
Une rencontre, pas une mise en scène
Chaque séance est une rencontre à trois : le lieu, la femme, et le regard.
Je ne demande jamais d’incarner un personnage. Je propose un espace, un silence, une intention. Le reste se fait naturellement.
Photographier des femmes dans des lieux abandonnés, ce n’est pas raconter leur histoire.
C’est leur laisser la place d’exister dans un espace qui n’attend plus rien.


Ce que ces images racontent vraiment
Elles parlent de présence dans l’absence.
De force calme.
De fragilité assumée.
Elles ne cherchent pas à expliquer. Elles laissent ressentir.
C’est pour cela que je continue.
Parce que certains lieux n’ont plus de voix, et que certaines présences méritent le silence pour être entendues.

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